En cheminant du Bord d’Eau à la Badoule

16 juillet 2021 | Comité des fêtes | Botanique

Le mercredi 2021-07-07

Marche « à la découverte de la biodiversité »

 

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Ce mercredi 07 juillet, 11 Ranchalais ont répondu à l’invitation de Mrs.

Nicolas Chaverot (protection et mise en valeur des Espaces Naturels Sensibles du Rhône),

Aurélien Labroche (chargé de mission au Conservatoire Botanique National du Massif Central) et

Mr. Yves Garnier (botaniste).

 

Nous avons passé un moment, agréable, très enrichissant où chacun a pu poser des questions sur les plantes rencontrées, notamment Maya, 6 ans, « botaniste en herbe ».

Mr Garnier m’a fait parvenir un résumé complet de nos découvertes de la matinée, un grand merci à lui, je vous en souhaite bonne lecture.

Merci à tous les participants, et à nos accompagnateurs.

 

Patrick Barreaux

 

Document Mr Yves Garnier
       

         « Nous avons remonté le Reins dans un vallon assez humide et frais ce qui nous a fait croiser de nombreuses fougères qui ont occupées une part importante des conversations.
        Il fallait d’abord un peu préciser le vocabulaire particulier un peu rébarbatif qui permet de décrire et donc d’identifier précisément ces fougères qui au premier regard paraissent très semblables.
      Les feuilles des fougères sont des frondes formées d’une tige (stipe) et d’un limbe souvent complexe car très divisé.
     Ce limbe est souvent formé de pennes étroites divisées elles-mêmes en petites pinnules. 

     A l’envers de ces pinnules, des groupes compactes de sporanges forment, sur les exemplaires matures, des alignements caractéristiques de petites granulations sombres appelées sores.
    Ces détails ont permis de séparer facilement la fougère femelle (Athyrium filix-femina) très finement divisées, possédant des pinnules étroites, profondément dentées et montrant des sores d’abord en forme de virgule puis en forme de rein, de la fougère mâle (Dryopteris filix-mas) montrant des pinnules plus larges, arrondies en bout, denticulées et présentant des sores ronds.

Ensuite nous avons rencontré deux fougères beaucoup plus rares dans le Rhône:
   La fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma) d’un beau « vert laitue », qui présente une faible odeur d’orange quand on la froisse et qui montre des sores très près du bord des pinnules
Cette fougère peut être trouvée jusqu’à 2200 m d’altitude dans les Alpes !
   Plus pittoresque encore est la fougère à moustaches (Phegopteris connectilis) dont le limbe assez petit et triangulaire montre deux pennes tournées vers le bas à la manière des « moustaches de gendarme ».
On voit aussi que les pennes du haut ne sont pas nettement séparées mais soudées à la base.
Elle aussi monte en montagne jusqu’à 2000 m.
        Ces deux fougères peu communes en Beaujolais sont protégées dans plusieurs départements et régions de France.

       Si vous souhaitez rechercher plus d’espèces de fougères dans le Haut Beaujolais, j’ai mis en annexe une ébauche succincte de petit guide à ce sujet.(fichier PDF)
      En dehors de ces fougères, nous avons croisé, entre bien d’autres plantes:
     Une renoncule à fleurs blanche qui pousse dans les ruisseaux en situation montagnarde très fraiche : la Renoncule à feuilles d’Aconit (Ranunculus aconitifolius)
Le nom de cette plante provient de ses feuilles qui ressemblent à celles de l’Aconit, plante extrêmement toxique qui servait à empoisonner les flèches et à tuer les loups !
    Dans le Haut Beaujolais la Renoncule à feuilles d’Aconit descend de façon surprenante jusqu’à 500 m d’altitude, alors que dans les Alpes, ses altitudes de prédilection se situent plutôt entre 1000 et 2500 m !
    Nous avons aussi rencontré une grande plante velue aux petites fleurs pourpres groupées par 3 à 6 à l’aisselle des feuilles, l’épiaire des bois (Stachys sylvatica) qui est appelée parfois ortie puante, mais par erreur, car ce n’est pas une Urticacées mais une Lamiacées comme la lavande.
   Cette plante présente une odeur forte d’abord désagréable puis chacun a pu constater qu’en malaxant une feuille longuement entre ses doigts elle finit par dégager une agréable odeur de champignon.
Un secret bien gardé par cette plante comestible !

     Aurélien Labroche et Nicolas Chaverot vous ont présenté de nombreuses plantes et champignons parfois comestibles, mais sous réserve d’une identification sans faille comme pour la noix de Terre (Conopodium majus) qui présente un petit tubercule savoureux au niveau de ses racines.
Attention dans cette famille des apiacées (anciennement ombellifères) on trouve des plantes extrêmement toxiques comme la grande ciguë ! 
     
Si vous le souhaitez, une liste de photos concernant la Flore du Haut Beaujolais peut être  visualisée à :
                                                           
https://bit.ly/2UUxDnR 

En cliquant sur les images puis sur (I) « info » en haut à droite on peut afficher le nom des plantes et en bas en cliquant sur la carte on peut localiser l’endroit approximatif ou a été prise la photo.
On peut aussi télécharger des images de son choix et les utiliser en attribution CC BY.
Nous restons à votre disposition pour toutes infos complémentaires que vous jugeriez utiles.

https://bit.ly/2UUxDnR  https://bit.ly/2St3ytT  https://bit.ly/2Nvll2K  https://bit.ly/2H2pLNn

Une réponse à “En cheminant du Bord d’Eau à la Badoule”

  1. BARBARA GATON dit :

    Bravo pour ce joli et complèt résumé ! Bon travail et bien documenté ! Merci
    Merci beaucoup!!
    Merci aussi pour les Photo galeries : Super instructifs

    Cordialement
    Barbara

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